"Maisons pirates" - Centres d'hébergement clandestin
- Belgiainfo

- 25 oct.
- 2 min de lecture

Au cœur de la Belgique, à l'ombre des organismes d'aide publics, se développe le phénomène des « Maisons pirates » : des refuges illégaux proposant un hébergement aux personnes en difficulté pour des loyers pouvant atteindre 2 000 € par mois. Si pour beaucoup, elles constituent un dernier recours, pour d'autres, elles constituent une source potentielle d'abus et de profits illicites.
Les « Maisons pirates » sont des refuges non officiels, dépourvus de tout permis et de toute surveillance gouvernementale. Elles opèrent en marge de la loi et accueillent des sans-abri, des personnes souffrant de problèmes de santé, des toxicomanes ou des personnes ayant purgé une peine de prison. Ce sont souvent les derniers endroits où ces personnes peuvent trouver refuge.
Malgré l'absence de données officielles, certaines sources indiquent que le coût mensuel d'un séjour dans ces établissements peut varier de 1 500 à 2 000 €. En contrepartie, les résidents bénéficient de conditions de vie de base : un lit, des repas et un soutien minimal. Cependant, ces conditions laissent souvent à désirer : manque de soins médicaux adéquats, bâtiments vétustes, maltraitance, voire violence psychologique.
En Belgique, il n'existe pas de réglementation claire concernant ces centres. À Bruxelles, des projets sont en cours pour les supprimer complètement, tandis qu'en Wallonie, une réglementation partielle est envisagée. En pratique, cela signifie que nombre de ces centres opèrent dans une zone grise, sans aucun contrôle de qualité ni de sécurité.
Certains entrepreneurs ont reconnu cette lacune juridique et ont décidé de l'exploiter. Ils créent des structures qui ne sont pas formellement des centres d'aide sociale, mais qui remplissent de facto leurs fonctions. Cela leur permet d'échapper aux obligations liées à l'embauche de personnel qualifié, au respect des normes sanitaires et à la fourniture de soins appropriés.
Les conditions de vie dans ces centres varient. Certains offrent des services de base tels que des dortoirs, des salles de bains communes, des repas et des services médicaux et sociaux. Les prix varient généralement entre 30 et 35 € par jour, soit un coût mensuel de 900 à 1 050 €. Cependant, dans de nombreux cas, les conditions sont loin d'être standard. Prenons l'exemple du centre Home Massimo à Gosselies : 46 personnes ont été trouvées vivant dans des conditions d'hygiène extrêmement insalubres, sans soins adéquats, et le propriétaire a été arrêté pour mauvais traitements.
Par le passé, des responsables de ces centres ont été accusés de maltraitance envers leurs résidents. Prenons l'exemple de « Sweety Home » à Uccle, où le personnel s'est plaint de violences psychologiques et de mauvais traitements envers les résidents.
Les experts et les organisations sociales réclament une réglementation claire concernant ces centres. Il est essentiel de garantir des soins adéquats, un contrôle de la qualité et un soutien aux personnes en situation de crise. Ce n'est qu'alors qu'il sera possible de parler d'une véritable assistance, plutôt que d'exploitation des personnes dans le besoin.

























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