De Cureghem à Anderlecht – les habitants parlent d'abandon total

Depuis plusieurs années, Cureghem, à Anderlecht, est confrontée à un problème croissant de trafic de drogue et de consommation de crack dans ses rues. Dès 2022, des signalements de dealers et de consommateurs dans l'espace public ont été recensés, et la situation s'est depuis considérablement aggravée.

Les habitants décrivent leur quotidien comme une période marquée par l'incertitude. Seringues sur les trottoirs, toxicomanes dans les lieux publics et actes de vandalisme de plus en plus fréquents dissuadent nombre d'entre eux de sortir de chez eux. Mohamed, qui vit à Cureghem depuis plus de 40 ans, est catégorique : « Ce n'est pas un manque de contrôle, c'est un abandon total. Les autorités sont responsables. »

En 2024, la zone de police du Midi a arrêté pas moins de 1 500 trafiquants de drogue, mais les habitants font état d'un sentiment d'insécurité croissant. Les tentatives d'introduire des solutions, comme un couvre-feu proposé après 21 h dans certains quartiers, ont été rejetées par le conseil municipal. Les restaurateurs et les commerçants locaux insistent sur le fait que fermer leurs établissements plus tôt le soir n'est pas une solution et pourrait nuire à leur activité.

De nombreux habitants participent à des initiatives locales, comme le comité « Vigilance Cureghem », afin de maintenir l'ordre et la sécurité dans le quartier. Malgré les difficultés, Mohamed souligne que certains persévèrent et s'efforcent de lutter contre les effets dévastateurs du trafic de drogue.

Le problème ne se limite pas à la sécurité, il touche également au bien-être social. Le maire d'Anderlecht, Fabrice Cumps, souligne que les toxicomanes sont pour la plupart des personnes malades qui nécessitent un accompagnement socio-médical. Malheureusement, la région manque de ressources et de programmes de soutien adaptés, ce qui ne fait qu'aggraver la situation.

Les experts soulignent que lutter efficacement contre ce problème exige à la fois des mesures préventives et un soutien systémique aux personnes en situation de crise. La fermeture des commerces ou les interventions policières ne suffisent pas ; des solutions sociales et sanitaires globales sont nécessaires.

Les habitants réclament une présence accrue des services et des actions concrètes de la part des autorités, tout en soulignant l'importance de la communauté locale et de la solidarité dans la lutte contre la criminalité et la drogue.